Underground

Nathanaël

Le Quartanier réédite, augmenté d’une postface de l’auteure, l’un des premiers livres de Nathanaël, paru à l’origine aux Éditions Trois, en 1999.

C’est le seul, parmi tous les livres que j’ai publiés jusqu’en 2003, que je m’engage à défendre. Peut-être est-ce le seul livre que j’ai publié au cours de cette période, et qui a droit à cette sur-vie, précaire, que je lui accorde, que je lui désire, de faire dire ces noms à nouveau, d’Ernestine, qui m’est arrivé de la voix d’un assassin et grâce surtout au violon, et de Madicole, dont la tristesse se prolonge jusqu’aux pages d’un texte écrit ces dernières années où il s’agit aussi d’une noyade. D’une noyade à perpétuité.

Dans ce livre qui porte le titre d’Underground les correspondances sont nombreuses, déjà. Et si le mot de fascisme n’y est pas une seule fois prononcé, c’est de celui-là qu’il doit s’agir, jusque dans la déchirure d’un temps à jamais reporté. Ce roman, que je disais roman contre le roman, était pour moi une pièce de théâtre, et c’est sans doute pour cela qu’on a voulu, un jour, en faire un film.

Le film est demeuré muet, et les paroles échangées au-dessus de la voie ferrée n’appartiennent à aucun présent.