Ciguë

Annie Lafleur

Finaliste au Prix des libraires 2020

Finaliste au Prix Alain-Grandbois 2020


Ciguë éprouve la violence désirante du vivant – humains, bêtes, insectes, plantes –, dans une soif de réel qu’il est périlleux d’étancher, qu’il est impossible de réprimer. Conjuguant des vers d’une densité vertigineuse et une prose rapide qui échappe au récit et au mythe mais les appelle d’un même souffle, ce livre est inouï.

Avaleuse d’eau mortelle, aux abois, tombée de la branche, elle cuve au vent son poison, son philtre, sa drogue, son remède, et retrouve au sol son frère guéri par la foudre. Le pacte est scellé et l’odyssée commence, contre la mort toute-puissante criée à l’oreille. Corps lancés, gueule ouverte, dans les forêts, les coulées, les ravins, franchissant les barrages la tête au ciel. Corps excités par une langue addictive et haletante, par une langue qui donne à la vie une soif égale à la sienne. Qui boira la ciguë, qui mourra de la soif, qui vivra verra.