Mirabilia
Vincent Lambert

Œuvre d’une ambition rare, qui tient du poème long et du cycle poétique, Mirabilia saisit la complexité du monde contemporain, entre angoisse collective et joie pure, technologies et croyances, solitude métaphysique et ouverture à ce qui nous traverse. Il le fait dans une forme à la modernité limpide, humble et joueuse, au confluent des savoirs scientifiques, philosophiques et spirituels, héritier d’œuvres diverses – de Rumi à Dickinson, de Li Po à Juarroz.
Mirabilia, c’est, au Moyen Âge, un répertoire de choses exotiques et incroyables, des choses vraies à la limite du possible, c’est aussi l’autre nom de la réalité, mais une réalité qui ne peut plus être dissociée de soi, qui nous réfléchit, dont nous sommes les merveilleuses déformations, avec nos cas limites, la planète en feu et le noir absolu, le règne sous-jacent d’une détresse qui donne envie de mourir alors qu’on n’est pas certain d’exister, c’est un livre dont chaque poème est la strophe d’un long poème, et qui nous induit en vérité comme en erreur, nous perd dans un labyrinthe circulaire, nous réveille de nos vies comme on débusque une perdrix, qui n’a pas d’autre but que de nous faire entrer dans les images de notre identité secrète, cachée en plein jour.