Le poids des choses
Marianne Fritz

Donaublau, 1963. Berta, depuis longtemps internée, reçoit la visite de son ex-mari, Wilhelm. Chauffeur et homme à tout faire, «représentant souriant de sa nation», il s’est entre-temps lié à Wilhelmine, amie de Berta.
Pendant leur mariage, Berta, farouche et pensive, a tenté de se résigner à la vie domestique et de sauver ses enfants ainsi qu’elle-même du poids des choses. Avant que le drame ne la prive de parole, elle avait pour habitude de dire: «Un homme te fait une promesse et tu es perdue.» Le premier fut Rudolf, fiancé qui l’a mise enceinte puis est mort sur le front de l’Est sous les yeux de son frère d’armes, Wilhelm.
Ce roman satirique, diamant noir à l’humour féroce, est le premier de Marianne Fritz, autrice d’une œuvre culte en Autriche, admirée par Jelinek et Sebald. À la rigidité petite-bourgeoise de l’après-guerre elle oppose dans ce livre une écriture de rêves, de désirs et de souvenirs, et par là esquisse pour son héroïne une échappatoire à sa condition.
Traduit de l’allemand par Stéphanie Lux.
«Son œuvre a été maintes fois primée dans son pays, mais n’avait pas encore été traduite en français. Oubli réparé avec la parution du Poids des choses, son étonnant premier roman, admirablement traduit par Stéphanie Lux.»
— Isaure Hiace, En attendant Nadeau
«Le poids des choses est un alliage étonnant de comique et de macabre.»
— Frédérique Fanchette, Libération
«II pèse sur tout ce roman un fascinant sentiment de prédestination. Avec une habileté redoutable, l’autrice montre l’acharnement du sort sur cette Médée de province. […] Le Quartanier nous offre le bonheur de découvrir Le poids des choses, dans l’empathique traduction de Stéphanie Lux.»
— Pierre Deshusses, Le Monde
«Le poids des choses est un roman d’une intensité bouleversante. Épuré, tout en retenue, il dépeint quelques personnages et ce que la vie en a fait. C’est une histoire d’amour, c’est aussi une descente aux enfers: le dépit, le hasard, la médiocrité, l’attachement, la jalousie, la tristesse, toutes ces émotions qui sont susceptibles de nous faire perdre la raison, l’habitent. Elles envahissent la langue dépouillée de Marianne Fritz, font résonner les non-dits qui surgissent entre les lignes, accaparant notre imaginaire.»
— Camille Cloarec, Le Matricule des Anges